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Coup de cœur de l'été: Soleils d'ici et d'ailleurs de Maanilee

Parmi la dizaine de textes de l’appel à textes de l’été du forum, le texte proposé par notre Scribtonaute de l’extrême s’est distingué. Un texte plein de douceur et de tendresse que je vous laisse découvrir. Pour en savoir plus sur sa création, rendez-vous à la fin :

 

Un rayon se faufile entre les planches mal-jointes des volets bleus. Sur l’appui de la fenêtre, un chaton ronronne en s’étirant sur les briques. La vieille ferme émerge en douceur, au gré du chant du coq et de la nature qui s’éveille. Quelques gouttes de rosée profitent encore de la fraîcheur matinale tandis que des poules égarées se régalent des salades du potager. Les tomates gonflent leur chair tendre vers l’astre du jour, espérant rougir sous ses assauts répétés. Quelques mains gourmandes viendront bientôt les cueillir et les sourires barbouillés seront aussi lumineux que le ciel d’aujourd’hui. Des pieds nus s’avancent sur les tomettes du couloir, un doudou dans son sillage. Le visage encore embrumé brille de rêves inachevés. L’enfant endormi se niche dans les bras de sa mère et la tendresse inonde le cœur de la maison. Sur la table basse, brochures, cartes et valises trahissent l’agitation à venir. Paysages inconnus, eaux mystérieuses et criques inexplorées attendent les voyageurs du jour. Cap sur la découverte, la famille est parée pour de nouvelles aventures. La clé tourne dans la serrure et leur cœur se serre un instant tandis que la maison disparait sur le petit chemin. Les jours s’égrainent à l’ombre du saule tandis que le silence imprègne la bâtisse. Les ombres passent sur la pierre et les nuits étoilées ne trouvent aucun télescope pour les admirer. Le vide s’installe sur le banc du jardin tandis qu’un ballon oublié disparaît au milieu des hautes herbes. La vie semble en pause entre bois et rivières, bercée seulement par la brise printanière. Soudain, le chien jappe dans la cour tandis qu’un moteur gronde au bout du chemin. La basse-cour caquète et les félins s’approchent en douceur. Ils sont de retour, bronzés, heureux et avides de conter leur épopée. L’enfant se précipite pour câliner ses amis à quatre pattes tandis que le couple s’enlace à l’orée de leur foyer. D’un regard ils se comprennent et se sourient. Qu’importent les soleils d’ailleurs, le bonheur brille sous le leur.

 

1) D’où t'est venue l’idée de ce texte si personnel ? À l'origine, je ne voulais pas du tout écrire cela. J'avais l'idée de coupler le thème de Soleil d'ailleurs avec celui de l'AT Crépuscule, je trouvais le défi assez sympa. Mais le temps filait et rien ne venait s'imposer à moi. J'ai donc oublié cette idée et j'ai tenté de me focaliser simplement sur le thème du mois "soleil d'ailleurs". Avec mon mari, nous avons décidé (dans la mesure du possible) de faire une année / un pays. Alors les soleils d'ailleurs ne manquaient pas dans mon esprit, mais pas un début de texte ne venait. Les jours s'écoulaient et la fin de l'AT s'annonçait. J'aurais pu ne pas participer, mais voilà, ce thème c'est moi qui l'avais choisi, alors je me suis dit " tant pis, t'écris un petit truc mais tu proposes quelque chose." Je me suis installée à mon bureau, derrière moi, le chat s'étirait sur le rebord de la fenêtre tandis qu'un doux soleil filtrait à travers les volets. De là est venu mon texte. 2) C’est un texte assez éloigné de ce que l’on trouve de toi dans les textes longs. J’ai l’impression qu’il témoigne d’une envie de partager son bonheur.

Dans les textes longs, je ne fais que dans la SFFF. J'ai déjà eu l'envie d'écrire quelque chose de plus personnel, mais je n'arrive pas à vraiment organiser mes idées, ça part dans tous les sens. Par contre, dans les textes courts, j'arrive plus souvent à faire des textes intimistes qui me ressemblent ou qui sont autobiographiques. 3) Comment garder un œil aussi fin et poétique sur ce que l’on voit tous les jours ? La vie n'a pas toujours été aussi calme pour moi et je suis reconnaissante de tout ce que j'ai. J'ai l'esprit un peu romantique aussi alors j'essaye de voir la beauté dans les choses simples. Plusieurs fois par jour, je quitte mon bureau, traverse la cour et je m'accoude au poulailler par exemple. Ça me détend, souvent mon mari me rejoint, passe son bras autour de ma taille, et regarde avec moi. Quelques minutes plus tard, le monstre accourt en nous demandant pourquoi on lui a pas dit qu'on était là. C'est ça le bonheur chez moi. 4) La description de votre foyer respire la sérénité, c’est important pour y travailler ? J'ai toujours grandi à la campagne, et même si lors de mes études j'ai fréquenté le centre de Toulouse et de Montpellier, je n'ai jamais été attachée à la ville. J'aime également la solitude, alors oui cette maison sereine perdue dans la campagne, c'est l'idéal pour moi et pour laisser libre cours à mon imagination. 5) Dernière question, pour satisfaire la curiosité des scribtos : les poules vont bien ? Les poules vont bien oui :) Nous avons même lâché nos premiers poussins "fait-maison" hors de la cage et mon mari leur construit un tipi en bambou pour s'abriter l'hiver. Le bonheur s'écoule tranquillement par chez nous.

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