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Conseil écriture - Le show don't tell



En ce mois de novembre, où nombreux sont les Scribtonautes à avoir participé au NaNoWriMo, et durant lequel d’autres n’ont pas cessé les corrections, je vous propose une fiche parlant d’une méthode très intéressante : le show don't tell – SDT pour les intimes.


Fiche initiale par Maanilee

 

Principe plus que répandu en écriture, montrez les choses sans les expliciter. Pourquoi ? En ne faisant que raconter l’histoire, le risque est fort que l’on ne parvienne pas à entrer dans le personnage — qu’on ne fasse que le regarder évoluer, sans s’y attacher. C’est en montrant les émotions, sans en parler, que l’on permet au lecteur de s’identifier aux personnages et de ressentir les émotions.


Question aux Scribtonautes : Que pensez-vous du show don't tell ? Avez-vous du mal à l’utiliser ?


Au vu des réponses que j’ai eues, les Scribtonautes ne portent pas toujours le show don't tell dans leur cœur. Maanilee déclare ainsi qu’il n’est pas évident de « trouver la limite entre montrer par des actions et ressentis et tomber dans le trop explicatif ». « Pour autant, poursuit-elle, il faut alterner, sinon ça deviendrait vite lourd. »

Personnellement, j’ai parfois du mal avec le show don't tell. Savoir où en mettre pour ne pas créer trop de longueurs est le plus dur pour moi. Je rejoins Maanilee sur le côté explicatif : souvent, quand je dois en rajouter, j’ai tendance à l’intégrer difficilement à la narration, et le show don't tell a alors un côté bien plus artificiel que le reste.

 

Comment faire ?


Insérer des scènes de présentation : Par exemple : Au lieu de dire que votre personnage a un caractère de cochon ou que le pays que vous avez inventé est en guerre, vous pouvez insérer des scènes qui démontrent ces éléments. Dans le cas de votre personnage au caractère ronchon, vous le montrer en train de se disputer ou de râler contre quelqu’un. Pour votre pays en guerre, il s’agira de montrer un village en ruine ou une bataille… Le plus étant que ces scènes fassent avancer l’histoire en même temps qu’elles font découvrir le contexte, les personnages…


Jouer sur le point de vue : Le point de vue interne, à la première personne ou à la troisième personne du singulier, peut permettre à l’auteur de montrer des choses à son lecteur à l’insu de son personnage. Il peut montrer ses émotions à travers la ponctuation (les points de suspension pour l'hésitation entre autres, les points d’exclamation et d’interrogation pour la surprise, la peur…). Il peut faire décrire à son personnage des choses que ce dernier ne comprend pas, mais que le lecteur comprend, car il bénéficie d’autres informations.


Mettez en scène vos personnages. En effet, si vous dites combien votre personnage est intelligent et curieux sur dix pages, le lecteur peut être heureux de le savoir. Mais ne serait-ce pas plus intéressant et enrichissant de décrire ses habitudes et de le mettre en scène dans de petits passages ou en relatant un petit épisode permettant de montrer au lecteur la véritable personnalité de votre personnage ? Je préconise également quelques dialogues naturels, notamment si vous avez un personnage cynique, sarcastique ou rempli d’humour.


Il en va de même lorsque vous voulez insérer de la tension. Si vous dites « c’était un moment tendu », le lecteur sera heureux de le savoir, mais finalement, il ne l’aura pas vu, pas compris. Décrivez donc l’électricité dans l’air, les tics de vos personnages, les détails qui feront de votre scène un moment vrai et fort.

 

Les choses à limiter

Limitez les adverbes.

Les adverbes sont, assez souvent, des raccourcis un peu trop simples pour l’auteur. Si vous souhaitez en mettre quelques-uns, il n’y a aucun problème. Néanmoins, la profusion d’adverbes peut finir par produire un effet de longueur. De plus, les adverbes ne vous serviront pas toujours : ils diront ce que vous souhaitez dire, mais ne le montreront pas assez pour que le lecteur ait réellement l’impression que vous voulez lui donner. Exemple : La maison était tellement vieille qu’elle ne cessait de grogner terriblement sous les tortures de vent hivernal. Inévitablement, Pierre devait y entrer, même si son cœur battait anormalement vite ! Ici, on voit bien que la scène gagnerait en richesse et en tension si on montrait combien la maison est vieille et terrible et pourquoi le cœur de Pierre bat si vite. Limitez l’utilisation excessive d’adjectifs.

À l’instar des adverbes, les adjectifs, lorsqu’ils sont trop utilisés, noient le propos d’une phrase et tous en perdent leur saveur, leur importance. Ainsi, plutôt qu’une belle description, on peut avoir droit à une suite d’adjectifs au sein d’une unique phrase. Exemple : La vieille maison terrifiante s’élevait devant Pierre. Effrayé, il savait qu’il n’avait pas le choix : il devait y entrer même si les terribles grincements qui en émanaient lui glaçaient le sang. Ici, on voit que la description pourrait être plus précise et intéressante : pourquoi la maison est-elle vieille, à quoi ressemble-t-elle, etc ? Essayez de faire en sorte que le lecteur soit immergé dans votre histoire !

 

Le mot de la fin

Comme tout conseil en écriture, le show don't tell n’est pas à appliquer systématiquement, mais son utilisation en alternance avec des phases de description plus classique permettra de dynamiser le récit. Au départ, il est possible d’avoir du mal à l’utiliser, le doser, savoir quand l’utiliser, pendant combien de lignes, et si des passages méritent ou non pareille mise en scène mais, au final, le rendu peut être excellent. C’était Dewen, en direct du Scribtographe !

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