L'A.T. du mois de Janvier : L'APOCALYPSE
Durant le mois de décembre, les Scribtonautes se sont creusés la cervelle pour trouver de bonnes idées pour l’AT (appel à texte) du mois de janvier 2016. Pour bien commencer la nouvelle année, leur choix s’est arrêté sur l’apocalypse ! La nouvelle année 2016 commence, et fait place à un monde apocalyptique. A vous d'imaginer ce nouveau monde qui nous attend. 11 Scribtonautes ont participé à cet AT et leur oeuvre a été soumise au vote afin qu’elle puisse paraître dans la revue ! Sans plus tarder, voici les 2 gagnants de ce vote qui a été effectué auprès de tous les Scribtonautes ayant lu tous les textes participants.
Douloureuse Apocalypse par Maanilee
Mes genoux tombent sur le macadam tandis que les larmes se bousculent et roulent sur mes joues. Autour de moi, du noir, des ombres, la puanteur. Ça sent la mort, la terreur, l’angoisse mais surtout le vide un peu partout. Y a comme une odeur de soufre qui s’infiltre. Aussi répugnante que le gouffre qui s’est creusé. Les couleurs ont disparu, emportant avec elles chaque grain de vie. Bribes du passé. Tout est dur, froid et glacial. Mon corps est douloureux, j’ai mal jusque dans les os, jusque dans l’âme. Faudrait que je me relève, mais pourquoi ? Pour qui ? Y a plus rien ici, juste moi dans les décombres de notre histoire. Quelques clichés sépia qui décolorent sur le parvis de mes larmes. Le bruit au loin me donne la nausée, ta moto qui pétarade tandis que tu files à l’opposé. Loin de moi, loin de nous, loin de cette apocalypse qui a pris place. Tu fuis devant ma douleur, devant la perte, devant l’absence. L'orage gronde, la foudre fracasse. Au sol, mille morceaux de moi envahissent le silence. Le Déluge par Autofic
- Qu’est-ce que c’est, maman ? - De la neige, chérie. - Ça tue la neige ? Elles se fixèrent, l’enfant chercha dans le regard de l’autre un peu de réconfort. Rien ne transparaissait. Le visage de la jeune femme restait détendu, à l’opposé de la fillette qui grimaçait de peur. Puis, le lien se brisa. Le dos de l’adulte se redressa, face à la fenêtre en bois. - Comment tu connais la neige ? Hein, maman ? Pas de réponse. - Tu as appris ça à la grande école ? Toujours rien. - Tu es bizarre… murmura-t-elle. Le silence s’imposa un instant dans la pénombre. Les deux silhouettes observaient les flocons qui tombaient de plus en plus nombreux. L’enfant attrapa d’un geste vif la main de sa mère, comme si elle craignait qu’elle lui échappe. - Pourquoi tu as pas peur ? - Parce que je sais. En entendant ces quelques mots, la petite fille trembla. La voix qu’elle connaissait si bien, si douce, si réconfortante, devenait une source d’angoisse profonde, bien pire que ces cauchemars les plus sombres. Elle lâcha cette femme qui lui semblait être une inconnue. Alors que ses lèvres s’entrouvraient, la toiture craqua. Elle sursauta, paniquée, avant de trouver assez de courage pour lancer : - Dis-moi ce qui se passe ? Elle avait crié, en colère. - Le déluge a commencé. - On a un bateau, comme Noé ? Un sentiment d’espoir l’envahissait devant la folie de sa mère et du monde. Elle jeta un bref coup d’œil à l’extérieur, l’ouverture se recouvrait doucement d’un manteau d’hiver. - Non, finit-elle par répondre. La fillette savait bien ce qui était arrivé aux peuples lors du déluge. Elle n’osa questionner l’adulte sur ses connaissances, peut-être était-ce lié aux soirées où elle s’absentait, la laissant seule pour s’endormir. La fenêtre engloutie par la masse blanche ne permettait plus de voir la neige tomber. Alors, jusqu’au dernier moment, la fillette écouta, les yeux fermés. Myriam, c’était son nom.