Améliorer son écriture : conseils et petites astuces
Alors que toute l’équipe du bus s’amuse, rigole fort de blagues grivoises, procrastine, joue ou parle du temps, derrière une porte de bois sombre se trouve un empilement de fiches. Le bus cahote sur le pont traversé, et une feuille glisse hors des toilettes du véhicule.
Lire, lire et lire encore ! Piochez chez des auteurs de différents univers ayant chacun un style qui leur est propre. Il n'est pas question d'imiter, évidemment, mais de s'enrichir grâce à une multitude de plumes.
Varier le rythme. Pour garder votre lecteur captivé, il est important de varier l'action et le rythme de l'histoire. Ainsi, on passera de moments descriptifs à des scènes d'actions, on alternera selon les cas des phrases longues et des phrases courtes pour maintenir l'attention du lecteur.
Relecture et corrections ! Ne vous focalisez pas sur le style dès le départ, cela risquerait de vous bloquer dans l'écriture. Écrivez votre premier jet sans vous préoccuper des répétitions, des verbes faibles ou des structures de phrases. Une fois le premier jet écrit, tel un sculpteur, retaillez et remodelez votre chapitre/nouvelle/paragraphe !
L'avis des Scribtonautes : Facile d'écrire un premier jet sans être concentré sur la forme ? Tout dépend. Pour @Maanilee et @Daji, non : « j'y arrive qu'aux SW et encore » nous dit notre admin préférée. Pour @Enkidoux, c'est plus simple : il nous répond « oui », en ajoutant qu'il a « 80 % de [sa] forme finale en SW ». Bref, petit conseil fait maison : écrivez sur papier, carnet, ça vous empêchera ce genre de tentation, et vous écrirez plus facilement tout d'un coup ! Mais de longues heures de recopiage vous attendent (et j'en sais quelque chose, croyez moi !).
La fluidité. Votre texte doit couler tout seul, se lire avec plaisir sans que l'on accroche à certaines phrases ou relise pour en comprendre le sens. Il est pourtant dur de travailler la fluidité, qui reste assez subjective. Un conseil : lire son texte à voix haute peut aider à cerner quelles phrases posent problèmes.
Limiter l'utilisation des clichés. Que ce soit de gros clichés ou les plus fréquents "elle était blonde, avait les yeux bleus…", prenez-en plutôt le contre-pied ou utilisez-les de façon détournée.
Utiliser vos connaissances. Votre vécu, votre passé, vos erreurs, vos joies... tout cela doit servir votre texte, donner votre patte, rendre votre projet aussi unique que vous. Ne cherchez pas à imiter, cherchez à améliorer et pousser vers le haut votre propre style, votre propre univers.
La syntaxe
Reprenons plus en détails quelques conseils vus plus haut.
Rechercher la variété des tournures : Bousculez l’ordre habituel de la phrase : sujet, verbe, complément Le style peut devenir plat et très lassant s’il se répète à longueur de pages. Ne parle-t-on pas de « tourner ses phrases » ? Prenez cette expression au pied de la lettre.
Mettre la subordonnée en tête : L’ordre habituel de la phrase complexe est proposition principale + proposition subordonnée. On a souvent intérêt à renverser cet ordre et ce, pour 3 raisons :
Mettre l’idée clé en tête, et donc en relief ;
Varier le style ;
Respecter l’ordre naturel.
Alléger la subordonnée par une expression: Les phrases longues et lourdes proviennent du nombre et de la longueur des propositions subordonnées. Il est souvent possible de les alléger en supprimant le second verbe. Ex : Ayant appuyé lourdement sur la poignée, il ouvrit la porte. D’une main lourde, il ouvrit la porte. Ex : Il arriva avec une voiture qu’il avait louée. Il arriva avec une voiture de location Ce procédé est surtout recommandé pour raccourcir les phrases trop longues.
Varier la voix en préférant la voix active : À la voix active, où le sujet fait l’action, s’opposent : La voix passive, où il subit l’action, la voix pronominale qui cumule les deux, la voix impersonnelle qui gomme le sujet réel. Remarque : la voix pronominale est souvent moins lourde que la voix passive. Cette dernière peut quant à elle souligner une épreuve ou une douleur subie par le sujet.
Oser la phrase nominale : Ce procédé permet de rendre le style plus vif. Il crée des effets rythmiques intéressants, mais comme toute bonne chose, il ne faut pas en abuser !
L'avis des Scribtonautes :
En règle générale, nos Scribtonautes apprécient l'idée : @Daji nous dit : « j'aime ♥ Ça peut renforcer une idée. », tandis que @Enkidoux trouve que « c'est la classe quand ça passe. »
@Maanilee, quant à elle, nuance : « Phrases courtes oui c'est classe, longues avec juste un participe présent bof. » Personnellement, j'adore ce procédé, surtout quand c'est bien placé. Mais ça ne convient pas à tous les styles, selon moi.
Oser les rythmes et répétitions : L’école nous a enseigné de varier notre vocabulaire et d’éviter les répétitions. C’est judicieux, mais on peut aussi prendre un peu de liberté avec cette contrainte pour créer des effets. Pensez-y ! Enfin, toute phrase possède un rythme, c’est-à-dire une certaine rapidité ou lenteur, un balancement, des ruptures, des développements, des reprises, qui aident à l’expression des idées ou des sentiments. On peut donc employer des phrases de longueur et de structures variées pour donner plus d’éloquence et d’énergie au récit. C’est le cas des phrases simples qui permettent de condenser la pensée et d’exprimer avec vigueur une émotion, ou bien les phrases complexes qui confèrent plus de précision et de logique à une idée, une hypothèse, un raisonnement. Pensez donc à varier le rythme de vos phrases !
L'avis des Scribtonautes : Que pensent nos Scribtonautes des répétitions volontaires dans un texte ? @Daji et @Maanilee n'aiment pas « la plupart du temps », @Enkidoux aime bien. @Maanilee nous dit que « dans les dialogues, quand on reprend le mot de l'autre ça va, mais pas systématiquement ». De mon côté, j'aime bien ce genre de procédé, qui peut permettre de donner beaucoup d'énergie et de force à un passage, ou d'appuyer des propos. Sans quelques répétitions volontaires, je trouve que certains passages manqueraient d'âme.
Le mot de la fin :
Il existe de nombreuses techniques pour améliorer son style, le tout est de trouver celle(s) qui vous correspond(ent) le mieux ! Chaque style est différent, il vous est propre et vous reflète. Une fois que vous avez votre technique, ne vous fermez pas à en avoir de nouvelles, mais n'oubliez pas : le plus important, c'est que ça marche ! C'était Dewen, en direct du Scribtographe !