Les plumes au vote
Comme chaque mois, un thème est choisi et les membres laissent leur imagination couler. Les plumes sur l’océan ont envahi le forum, près de quinze participations, un record pour l’AT saisonnier! Voici les textes sélectionnés lors du vote :
Une plume blanche au Soudan Par Miaous
J’ai refusé de faire la guerre, Refusé de tuer, renié mon passé, Quitté les terres de mon père Et délaissé mes papiers. J’ai trouvé sur mon chemin, Abandonnée au petit matin, La plume blanche de mon destin, Faisant de moi un orphelin. Voici la cinquième que je reçois Depuis que j’ai fait mon choix. Pour ceux que j’aime, déserter N’est qu’un signe de lâcheté. Pour avoir préféré fuir Sans me battre ou mourir, Dans les dunes, on m’a abandonné Sans même me saluer. Afin de prouver mon courage, Je quitterai mon rivage, Au Soudan, rejoindrai nos soldats Et ne rentrerai sûrement pas. J’irai contre vents et marées Rapporter les plumes des anges A ceux qui chantaient mes louanges Mais étaient trop effrayés pour penser. A l’honneur, je préfère être libre, Abandonner mon équilibre, N’être qu’une plume insaisissable Solitaire sur un océan de sable.
Deuil Par La Marquise de Carabas
Finalement, je regarde le vide. C'est ce qu'on fait quand on est un peu perdu, un peu hagard. C'est vieux quand je parle dans ma tête, ça tombe en poussière. Depuis toi, il y a du vent sous ma peau, il y a des naufrages aux abords de mon coeur, et le bruit étouffé d'un cri qui se tait. Tu m'apportais de la joie et de la passion, du rêve et de l'impossible, de l'authentique imaginaire, qui ne valait rien, qui remplissait tout. Qui me tenait vivant. Les pieds nus dans le sable, je crisse ma peau au contact de tes souvenirs, c'est à la fois triste et vilain, beau et divin, c'est toi dans mes bras, tes lèvres sur les miennes, le flottement des lumières sur les bateaux qui ne dorment jamais vraiment, et qui enflent leur cale dans le roulis de la nuit. Et ça tourne, tourne encore. Le temps qui se fige, la déception, le néant qui gobe les miettes, le réel a fait festin. Et, las, je ne sens plus que mes os, rongés jusqu'au frein. Tu fais chier putain... mais reviens ! Tu fais chier putain... je t'aimais, moi ! Les yeux pleins d'encre, j'ai la colère qui pulse jusqu'aux nues sublimes. L'impression que tu t'es juste fait bouffer par un connard de chat. De toi, juste ici qui flotte... Plus rien que ce détail de toi. Une plume sur l'Océan.
Les Scribtonautes savent nous émouvoir avec leurs textes plus émotifs les uns que les autres. Un mois rempli d’émotions, de plumes sur l’océan.