Un amour sous les étoiles
Alors que les Scribtonautes regardent le ciel étoilé, Sunflower et Mie se regardent l'un l'autre
afin de nous livrer un joli texte.
Amour.
Un simple mot pour tant d'émotions...
" Elle se demande si elle pourrait jamais oublier ses mains. Ses mains. Ses mains dures et douces à la fois. Sèches et tendres. Rêches et caressantes. Ses mains paradoxales. Qui ont suivi des peaux inconnues, qui ont parcouru éperdues des chemins comme on découvre à bout de souffle d’autres cieux. Ses mains qui ont pincé des cordes, collé des pansements avant un bisou comète, brandi la truelle pour un nid au mieux, tourné et soufflé l’écume à la cuiller dans le faitout de fraises. Ses mains à quatre pattes qui ont effacé les pas, pianoté qwerty près de son йцукен à elle, caressé ses propres joues, râpes dans un sens, velours dans l’autre. Ses mains la première fois. Ses mains où fleurissent leur aurore enfin, puis le jour, et plus loin, le crépuscule de leur petite éternité, le temps de leurs battements de cœur jusqu’au firmament. Ses mains qu’elle touche parfois lorsque ses yeux sont fermés, les paupières tremblantes à écouter le silence d’une nuit. Ses mains énergie qui la font revivre, qui ressuscitent l'aube et l’envie. Une main qu’elle ne lâche pas, où reste gravée leur ligne, creusée profond dans la paume. Il y a des choses, des êtres, des gestes, et il y a elle, son horizon flamboyant à lui, ses deux jours et plus. Elle, les bras relevés loin sur les côtés, qui s’équilibre au bord des précipices. Elle, tapie à l’ombre de la lune aux croissants éphémères. Elle et son sourire qui cache la montagne noire qu’elle doit escalader. Il y a ces chienlits, et puis il y a elle. Elle qui ne regarde jamais derrière, qui dandine son petit cul devant lui, à sa portée. Elle, haute comme la moitié de son pouce, son petit bout de fleur, son rire clochette. Ses doigts qui sautillent sur Chopin ; rouge rose orangé, ses ongles vernis de fleurs et de poupées. Ses doigts maman qui tressent leur jeune chevelure, ses doigts tremblants dans les salles d’attente. Ses doigts qui ronronnent sur le gris félin. Ses mitaines rieuses à croquer les boules de neige. Ses doigts la première fois. Son index viens par ici, toi… Ses doigts marelle sur son dos, leur souffle à cache-cache sur la peau. Ses mains redessinent les nuages, elle trace pour lui son cœur sur la plage. Ses phalanges rêveuses peignant le sable d’un ancien temps. Leurs doigts nus au soir des dunes d’été. Ses doigts cliquètent, ses doigts poèment des graffitis tu m’aimes ? Il se demande s’il pourrait jamais oublier les étoiles de leurs vœux. Les songes embrasés au fugace des comètes quand juin s’endort dans l’herbe tiède. Et au matin, à jamais ressusciter l’aurore à ses lèvres quand le sang bleuit comme un astre mourant. "
Interview étoilée de ce couple d'auteurs
Comment ce thème vous a-t-il inspirés ?
La nuit est propice à la poésie, tout comme les étoiles. Il n'en fallait pas plus pour éveiller notre double plume et qu'elle volette dans le firmament.
Y a-t-il une anecdote personnelle dans vos lignes ?
Nos lignes ne sont qu'Amour et intime et nous espérons que nos lecteurs ne les auront pas sentis anecdotiques, mais plutôt universels...
Rendez-vous le mois prochain pour découvrir de nouveaux texte coups de cœur par les Scribtonautes !