Texte coup de ♥ : La princesse et le forgeron
Ce mois-ci les Scribtonautes ont choisi pour thème :
"Une bougie à la fenêtre".
Plusieurs d'entre eux ont écrits de très beaux textes parlant de la veille de noël, de lumière pour guider les disparus... Cependant de mon côté, rien d'original ne venait allumer la flamme ! Jusqu'au moment où j'ai eu l'idée de prendre le contre-pied et de partir sur quelque chose de plus... original ! Mais surtout de plus léger ! Je vous invite donc à découvrir : La princesse et le forgeron ! C'est une princesse du Sud évidemment et son caractère bien trempé a su récolté les votes des membres !
Isabelle tournait en rond dans sa chambre. Elle avait beau fixer l’horizon de l’autre côté de la fenêtre, rien, pas un mouvement, pas une geste ! Des jurons lui échappèrent tandis qu’elle entamait à nouveau les cent pas. L’occasion ne se présenterait pas deux fois ! C’était ce soir ou jamais et au rythme où se déroulait la soirée, elle n’était pas prête de quitter sa prison dorée. Un énième coup d’œil à la lande finit par la décider. Qu’à cela ne tienne, elle se débrouillerait seule ! Elle troqua sa robe d’apparat pour une tenue moins voyante et s’échina à nouer jupons et draps entre eux. Sa corde de fortune terminée, elle brisa le verre et s’empressa de quitter le donjon. À pas de loup, elle se faufila jusqu’à la demeure de son aimé, qui ronflait du sommeil du juste. Rageuse, elle s’empressa de le réveiller :
— Bordel ! Tu l’as pas vue ?
Surpris, le jeune homme mit plusieurs minutes à revenir à la réalité.
—Qui ?
— La bougie à la fenêtre, pauvre con !
Au loin l’alarme retentit. Paniquée, Isabelle se tourna vers le jeune forgeron.
— Comment ont-ils pu déjà s’apercevoir de ma disparition ? Nous sommes foutus ! s’écria-t-elle.
— Chut !
— Ne me demande pas de me taire ! Tu en as fait assez pour ce soir !! Ou pas assez d’ailleurs, répliqua-t-elle.
— Tais-toi et écoute, bon sang !
L’air sérieux de son compagnon fit taire la révoltée qui se concentra sur les cris extérieurs.
— Au feu, au feu ! Le château brûle !
Un sourire malicieux naquit sur les fines lèvres de la princesse. Tous la croiraient morte grâce aux flammes. Finalement, elle avait bien fait d’allumer tout le chandelier !