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Coup de cœur de septembre: La mélodie du silence de Dewen


 

Le retour des vacances, la rentrée, ont poussé les scribtonautes à choisir pour le mois de septembre le thème : maison silencieuse. Les textes proposés ont montré à quel point deux mots peuvent inspirer des ambiances et des genres très différents. Dans le texte La mélodie du silence, Dewen nous invite à partager sa mélancolie. Un portrait en creux de l’absente qui a ému bien des lecteurs et que je vous invite à découvrir avant d’en savoir plus sur sa naissance.

 

La maison est vide depuis que tu es partie. Il y plane un silence imbibé de souvenirs et de rires. C’est drôle, cette mélodie dont les notes vibrent uniquement en moi. Passer devant ta chambre, regarder entre la porte et le mur, c’est devenu un peu dur. C’est fou, cette présence qui vient dans l’absence, ce lien entre nous qu’il m’est à présent douloureux de sentir. C’est fou, parce qu’on parle de toi, parce que je te parle chaque jour, mais ce n’est pas pareil. Même dans l’agitation qui règne souvent ici, entre les trois étages, je sens qu’il manque quelque chose, je ressens le poids de ton silence. La maison est vide depuis que tu es partie. Je sais que tu reviendras, et que ton essence perdue dans le silence disparaîtra dans la lumière que tu dispenses. Tu nous as promis des intermèdes d’un week-end ici et là, pendant lesquels les murs laisseront à nouveau ricocher nos rires, avec un goût d’antan. Quand je suis seule ici, quand je monte et que le plancher craque, je songe que voir ta chambre si bien rangée ne m’a jamais fait autant mal. Tout est en ordre, à sa place, sauf le bazar qui y régnait avant. Avant, tu sais, quand j’avais peur que tu t’en ailles, quand on se disputait pour un rien, quand on rêvait ensemble ou qu’on philosophait. Quand j’ai oublié de profiter de ta présence et du bruit, quand tu grimpais les marches pour offrir un sens à ma vie. Aujourd’hui, la maison est toujours là. Plongée dans ton absence, laissant parfois ricocher mes sanglots de regret et mes souvenirs d’éclats de rire. Je voudrais redevenir enfant pour entendre à nouveau les couleurs que la vie nous offrait alors, et peindre avec toi nos notes d’insouciance. Pour que le bonheur recouvre cet effroyable silence.

 

1) Le texte a–t-il été difficile à écrire, a-t-il coulé de source ? Psychologiquement, un peu, mais sinon, j'ai tendance à tout écrire d'un coup, en une fois. Donc ça coulait de source. 2) J’ai beau lire et relire, je ne me décide pas sur l’identité du « tu » dans ce texte, pourrais tu nous éclairer pour confirmer l’une ou l’autre de mes hypothèses. Le "tu", c'est tout simplement ma sœur aînée, qui est partie à Paris pour sa prépa. Ce n'est pas très loin donc elle vient parfois le week-end, mais ce n'est pas comme avant, quand elle était là. Mais ce "tu" peut être interprété de façon personnelle par chacun ! 3) C’est un texte qui semble très personnel : a-t-il un aspect autobiographique ? Du coup, oui. J'ai su que j'écrirais un texte sur l'absence de ma sœur dès que ma sœur a commencé à me manquer, donc très tôt. Tout est vrai : le silence, les émotions, l'absence et la maison ^^ 4) Que t’ont apporté les commentaires des Scribtonautes ? J'ai le droit de dire que ça m'a flatté l'ego ? Honnêtement, ça m'a fait du bien, et comme d'habitude j'ai corrigé ce qui me semblait pertinent vis-à-vis du texte. 5) Est-ce que tu as fait lire le texte à ta sœur? Comment a t-elle réagi? Honnêtement, je n'ai pas osé le lui faire lire. Je crois que je n'ai jamais fait lire aucun texte à mes proches, en fait. J'ai un peu peur de la réaction qu'elle aurait en lisant le texte. 6) Écrire pour ses proches : un plaisir, un défi ? Un plaisir ET un défi. Comme je n'ai jamais montré aucun texte à mes proches (qui savent quand même que j'écris), c'est un peu un défi, puisque c'est de l'écriture très personnelle. Quand je me livre explicitement, j'ai du mal à le faire, mais ça reste un plaisir de le faire. Dans mes récits, j'essaie d'approcher le vrai, mais je parle rarement d'émotions que j'ai vraiment vécues. Arriver à le faire, c'est toujours un plaisir, et puis ça permet souvent de se purger de ses peines.

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