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En octobre, notre cœur bat pour Adieu de Dewen

Les feuilles éparses se sont répandues sur les claviers de nos scribtonautes en ce mois d’octobre. Les participations ont traité le sujet de façon très variée. Celle de Dewen : Adieu a pris un ton qui a beaucoup plu. Je vous laisse découvrir le texte avant d’en apprendre plus sur sa naissance à la fin de l’article.


C’est donc ainsi que l’on meurt. Là, empli de lassitude, on court et puis on tombe, on s’écroule. Je voudrais admirer le ciel, les arbres, les oiseaux, mais rien. Mes yeux se ferment, ils en ont plus qu’assez. C’est donc ainsi que l’on meurt. Un millier de sensations qui s’envolent. Adieu la caresse du vent, adieu le froid mordant de l’automne. J’ai cessé d’entendre car j’ai cessé d’écouter. Plus rien n’existe. C’est donc ainsi que l’on meurt. Une chute infinie alors qu’on repose déjà sur le sol. Un tapis de feuilles orangées qui autrefois donnaient un ballet enchanté, un parquet embrasé comme demeure dernière. Puis l’abîme. Il faut y plonger, dire adieu au monde et à ce qu’on aimait. C’est donc ainsi que l’on meurt. Dans sa tête, on rassemble ses affaires, on fait sa valise. D’un regard, on balaie les derniers souvenirs, de ceux qui s’accrochent le plus car ils sont les meilleurs. Puis on s’apprête à éteindre la lumière. À sauter le pas. C’est donc ainsi que l’on meurt. Décor orangé, visages juvéniles en souvenir, et les feuilles qui s’envolent dans l’océan de la vie. Un sentiment : il est temps de partir. Alors on retient son souffle et on plonge dans cet univers glacial et obscur qu’on aimerait ne pas connaître. On veut tout emporter avec nous. On veut que le temps s’arrête.

C’est donc ainsi… ainsi que l’on meurt.

 

1) Dans quel genre classerais-tu ce texte?

Micro-nouvelle pseudo-poético-expérimentale ? Je ne sais pas, quand j'écris du très très court, j'ai souvent du mal à classer. Alors on va dire que c'est une micro-nouvelle écrite sous la forme d'un témoignage et de pensées.

2) A qui correspond le « on » et comment le rendre aussi universel ?

J'imaginais ce "on" comme la chose que se dirait la personne mourante qui ferait des généralités pour parler de ce qui lui arrive à elle seule. Je trouve que le pronom "on" est assez universel, généralement. J'imagine que, comme je l'utilise assez souvent pour des choses assez générales ou ancrées dans l'imaginaire collectif, ça donne un sentiment d'universalité. Comme le tout est ponctué de ressentis personnels (au début), je vois ça comme un genre de porte d'entrée.

3) C’est si triste que ça l’automne ?

J'aime bien l'automne, surtout le tout début et à la fin, avec les premières neiges ! C'est juste que j'ai eu l'idée du texte en courant mon dernier 500 mètres du jour, pour le 3x500 mètres en EPS – tout de suite, c'est moins gai. Il y avait ces feuilles mortes sur le sol du stade, et moi qui peinais à respirer. J'ai commencé à imaginer les dernières pensées que pourrait avoir quelqu'un mourant entouré de feuilles, comme ça. De plus, j'étais (et je suis encore) en pleines corrections de l'un de mes romans, dont l'un des thèmes principaux est le rapport à la mort, la sienne comme celle des autres. Donc ça joue, j'imagine ^^

4) Dans ce texte, la disparition est liée à la nostalgie, au regret, mais pas de trace de peur. C’est pour ça qu’il a plu aux lecteurs ?

On m'a beaucoup parlé du rythme et des images, du thème aussi, un peu. Je pense que la forme d'acceptation de la mort tout en regrettant le passé, en s'en souvenant, peut plaire. Dans le texte, je ne dis rien du contexte, de pourquoi la personne meurt, de quoi, quand. Je suppose que ça peut créer une forme d'identification ou au moins d'empathie. Peut-être que l'absence de peur a joué, oui. Je parle d'un abîme dans lequel plonger, mais c'est vrai qu'il n'y a pas de sentiment de panique dans la mort. C'est presque une façon de l'accueillir après avoir rassemblé ses dernières affaires. Après, j'avoue ne pas trop me demander ce qui plaît aux gens, car j'imagine que chacun ressent un texte de manière très subjective avant tout. Ça parlera toujours à certains et moins à d'autres, à mon avis.

5) Que t’ont apporté les commentaires des scribtonautes ?

J'avoue qu'ils m'ont pas mal aidée à reprendre confiance en moi et en mon écriture, surtout sur le court où je cumule souvent les mêmes défauts. Même si Adieu n'est pas un texte qui va changer ma vie, voir qu'il a plu et ému, ça me fait vraiment plaisir. C'est assez rare que j'aie l'impression de toucher des gens, en plus, donc évidemment, ça me touche d'apprendre ça ^^

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