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Coup de cœur de Janvier : La Reine de Calegal.

Alors que l’hiver s’attarde sur nos paysages, les Scribtonautes restent à l’abri. Bien au chaud sous la couette, le thème de l’appel à textes pour ce mois de janvier. Calegal signe avec panache son retour après une longue période sans écrire. Découvrons ensemble ce récit qui oscille doucement entre rêve et réalité.

 

La Reine

Sous la couette, il y a une tête. Dans cette tête, il y a des rêves. On y croise des chevaux aux ailes d’or, des sirènes scintillantes. Parfois, des enfants rieurs se mettent à chasser les nuages et s’envolent pour attraper les étoiles. La petite fille se dit qu’elle aimerait bien les suivre. Elle sait bien qu’elle ne le peut pas, mais elle espère, elle espère de tout son cœur pouvoir quitter la terre ferme pour faire la course avec un cumulus. Pourtant, même en se concentrant, rien ne se passe, rien ne décolle, alors, toute découragée, elle se contente de regarder ses rêves.

Sous ses paupières closes, un dragon attaque le château. Heureusement, le preux chevalier d’un coup d’épée le force à reculer. La princesse saute de joie et tombe dans les bras de l’homme fier. D’un hochement de tête, la petite fille change l’histoire. Cette fois, la future souveraine enfonce son talon dans l’œil du dragon et le force à implorer son pardon. Le prince est tout cramé, mais la princesse a encore gagné.

Dans le vrai monde, des pas approchent. Elle met les paumes sur ses oreilles et écoute le bruit du miel qui coule de la cascade. Des poissons en chocolat nagent furtivement tandis qu’elle tente d’en attraper un. Sa main se tend vers sa cible, plonge dans le liquide onctueux et se saisit du précieux butin. Elle éclate d’un rire joyeux. Au même moment, la lumière lui brûle les yeux. On vient de franchir les limites de son royaume.

Une voix l’interpelle, mais la pêcheuse ne répond pas. Je suis une reine, je ne sais pas qui est Maude. Elle veut fermer les paupières, mais une main se pose sur son épaule. On lui dit que c’est l’heure des soins. Je n’en veux pas, je ne suis pas malade, je suis la Reine. La Reine plonge sous la couette, mais on la lui arrache. Un coup d’État, on veut m’empêcher de rentrer dans mon château ! Je dois être maligne. En leur faisant croire que je cède, je pourrais reprendre le pouvoir. D’un seul coup, la Reine se pare de l’habit de Maude. L’enfant accepte tout ce que lui impose la méchante dame vêtue de blanc. Elle avale les bonbons pas bons, boit les sirops qui piquent, passe un mauvais moment. Je suis une reine, la Reine, je surmonterai ces minuscules épreuves. Ce soir, elle sera de retour dans son royaume enchanté, où sa volonté crée la réalité.

 

1) Le récit s’est il imposé de lui-même ou a-t-il eu besoin de maturation ? C'est venu assez facilement, le thème m'a vite rappelé les cabanes sous la couette et les univers qui peuvent y apparaître, que ce soit des navettes spatiales, des bateaux ou une pièce secrète dans un château hanté. Donc j'ai tout de suite vu ce thème comme une invitation aux rêveries. 2) Est-ce facile d’entraîner les lecteurs dans cet espace onirique des enfants ? Quand on est enfant on a souvent du mal à faire la différence entre rêves et réalités. Qui n'a jamais vu de monstre sous son lit ? J'ai essayé de jouer sur ça, de brouiller les sorties et les entrées dans cet univers onirique pour essayer de mêler les songes et la vraie vie. C'était d'autant plus facile à faire avec Maude qui s'est créé un véritable univers, un refuge dans sa propre tête pour s'échapper.


3) Pourquoi faire souffrir ce pauvre dragon? Parce que c'est un dragon, autant dire un très gros sac à main, ou une énorme paire de chaussures. 4) D’où vient Maude ? Aura-t-on le plaisir de la retrouver plus tard ? Aucune idée, pour tout dire je ne sais vraiment rien d'elle si ce n'est son pouvoir d'imagination qui lui permet d'oublier la dureté de sa vie. Ça peut être une enfant, pour Luptinote c'est une adulte. Qui sait, peut être viendra-t-elle dire bonjour, nous raconter ce qu'elle devient. 5) Que t’ont apporté les commentaires des Scribtonautes ? Les commentaires me permettent de savoir si j'ai réussi à faire passer les émotions que je voulais, c'est souvent très dur de juger, de ne pas tomber dans le pathos ou au contraire de ne pas être sur la retenue. La Marquise de Carabas me conseille de me lâcher un peu plus, je me rappelle qu'elle me l'avait déjà dit. Comme c'est un peu un modèle en terme de textes à émotions, je vais tenter de suivre son conseil Et puis je sais que j'ai fait plaisir à Mélodie en mettant un dragon donc mission accomplie

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